Dans le jargon de la chirurgie esthétique, cette technique de remodelage s’appelle aussi la lipostructure ou lipofilling : les graisses prélevées par lipoaspiration servent à resculpter le visage ou bien d’autres parties du corps. D’une pierre deux coups : maigrir et rajeunir…
Inventée par le chirurgien plasticien américain Sydney Coleman, cette technique permet de « déplacer » une partie des volumes de graisse indésirables du ventre, par exemple, vers d’autres endroits où elles sont en quantité insuffisante : joues, pommettes, menton, mains… l’injection de graisse permet de corriger certains défauts, combler les rides, regonfler les chairs flétries ou augmenter les volumes trop réduits (pénis, canal vaginal distendu…). Puisqu’elles proviennent de la même personne, les cellules adipeuses introduites se greffent dans les tissus d’accueil sans risque de rejet: 50% de ces cellules environ prendront racine et survivront pendant dix ans ou plus. Dans le cas où le taux de réussite est jugé insuffisant, il est possible de procéder à une deuxième intervention entre six et douze mois plus tard.
La plupart du temps, ce type de chirurgie esthétique a pour objectif premier le rajeunissement ou l’augmentation des volumes et non l’amaigrissement et la réduction des volumes. Le choix de la zone de prélèvement est donc établi pour laisser le moins de traces visibles possibles. Dans tous les cas, une lipostructure nécessite que l’on prenne certaines précautions préopératoires : consultation d’anesthésie, prise de sang, … Elle ne doit être pratiquée que par un chirurgien formé et rompu à la technique de Sydney Coleman. Elle se déroule sous anesthésie locale ou générale et une hospitalisation ambulatoire est généralement suffisante. Si le prélèvement de graisse est minime, la lipostructure présente peu de problèmes postopératoires : la tolérance est parfaite et la douleur, quasiment nulle. Les œdèmes disparaissent au bout de quelques mois. En cas de lipostructure du visage, le patient est tout à fait présentable au bout de quinze jours. Les ecchymoses apparaissent seulement dans la zone donneuse qui sera recouverte d’un vêtement compressif après l’opération ou d’un simple pansement compressif si son étendue est limitée.
Source : Le Guide Hachette de la Chirurgie Esthétique, Docteur Xavier Latouche et Chantal Higy-Lang