Fatigue intense inhabituelle, maux de gorge, forte fièvre, frissons, courbatures (douleurs musculaires) … Bref, vous ressentez un malaise général ? c’est probablement la mononucléose.
La mononucléose est un virus, qui se transmet et s’attrape un peu comme la grippe. Elle n’est pas considérée comme une maladie grave, mais elle affectera certainement le quotidien des gens qui l’attraperont.
Si elle frappe surtout les plus jeunes (adolescents), les adultes sont tout aussi à risque de contracter cette maladie transmise majoritairement par la salive.
Impossible de ne pas la remarquer non plus, puisque la fatigue intense qu’elle procure est indiscutable.
Transmission de la maladie
Le virus d’Epstein-Barr ; virus responsable de la mononucléose, se transmet essentiellement par contact direct et par la salive, c’est pourquoi la mononucléose est aussi appelée « maladie du baiser » ou « des amoureux ». Le premier contact avec le virus a souvent lieu dès le plus jeune âge et passe inaperçu, mais l’organisme développe des anticorps dirigés contre ce virus et devient immunisé contre la mononucléose, sans même avoir jamais déclaré la maladie. On estime ainsi qu’en France, 90 % des adultes ont déjà été en contact avec le virus d’Epstein-Barr.
Avec le développement des mesures d’hygiène, le nombre d’enfants touchés et immunisés diminue dans les pays développés. La contamination survient alors plus tard dans la vie, pendant l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Une fois la fièvre disparue, le virus peut rester présent dans la salive en petites quantités jusqu’à six mois. Sa transmission reste alors possible.
Les symptômes de la mononucléose infectieuse
- Une fatigue extrême.
- Un gonflement et une sensibilité des ganglions du cou et des aisselles. Certains ganglions peuvent aussi enfler à d’autres endroits du corps (région de l’aine, notamment).
- Des accès de fièvre pouvant aller jusqu’à 40,5 ºC (105 ºF) et qui s’accompagnent souvent de frissons.
- Un mal de gorge prononcé (pouvant aller, à l’extrême, jusqu’à l’incapacité d’avaler).
- Des maux de tête.
- Une perte d’appétit.
- Parfois, des douleurs musculaires généralisées.
- Une éruption cutanée peut apparaître, le plus souvent après avoir pris des antibiotiques.
- Une augmentation du volume de la rate est parfois perceptible par le médecin (en tâtant l’abdomen).
La fièvre et le mal de gorge durent de 2 à 3 semaines, mais la fatigue peut persister plusieurs mois.
Ne pas confondre avec…
La mononucléose infectieuse se présente très souvent de façon similaire à une angine bactérienne, une angine de Paul Vincent ou une diphtérie qui nécessitent un traitement antibiotique. Elle peut également faire évoquer une toxoplasmose ou une infection à d’autres virus. D’autres diagnostics doivent également être éliminés notamment s’il existe des anomalies de cellules sanguines
Evolution de la maladie
Les symptômes régressent habituellement en deux à trois semaines.Cette maladie est presque exclusivement bénigne, bien que l’asthénie puisse durer plusieurs mois. Les éruptions cutanées sont généralement dues à la prise d’antibiotiques (ampicilline), qui sont contre-indiqués dans cette maladie. Plus rarement, on assiste à une évolution vers :
- Une endocardite secondaire (inflammation de la tunique interne de l’endocarde).
- Des convulsions.
- Une myocardite (inflammation du muscle du cœur).
- Une hépatite.
- Une anémiedu type hémolytique auto-immune (éclatement des globules rouges dû à une réaction immunitaire des anticorps dirigés contre les propres tissus du malade).
- Une otite ou une inflammation de la mastoïde (éminence de la tempe, située en arrière du conduit auditif) ou encore des abcès amygdaliens (abcès des amygdales) des rhumatismes.
Examen clinique
- Examen de la zone du pharynx: la mononucléose provoque un gonflement et une inflammation des amygdales. equivalents à ceux d’une angine.
- Palpations de la rate et des ganglions :une augmentation du volume de la rate et une dureté à la palpation sont indicateurs d’une mononucléose.
- Historique du patient:le praticien va interroger le patient pour évaluer le risque de contamination récente par le virus Erpstein-Barr. L’âge du patient est en outre un facteur important de l’orientation du diagnostic (un cas de mononucléose est toujours plus probable chez l’adolescent que chez l’adulte).
Analyses médicales
Les taux d’hémoglobine et de plaquettes sont normaux. Le taux des globules blancs est modérément augmenté.
On note également :
- Une inversion de la formule sanguine : neutropénie(diminution des neutrophiles, qui sont une variété de globules blancs dans le sang), est modérée.
- Une hyperlymphocytose (augmentation des lymphocytes avec des lymphocytes normaux, et des mononucléaires bleutés).
- Le diagnostic se fait sur la présence d’anticorps anti-EBV(virus d’Epstein-Barr) dans le sang, recherché avec :
- Angine de la mononucléose infectieuse
- Maladie des Yuppies
- Réaction de Paul Bunnel-Davidson
- Herpès et grossesse
- MNI-Test
- Le MNI-Test (test rapide dont la positivité ne signifie pas une infection récente). Ce test consiste à mélanger sur une lame de verre un peu de sérum provenant du patient avec des globules rouges provenant d’un cheval, globules passés au formol. Les trois lettres MNI représentent l’abréviation de mononucléose infectieuse. Ce test utilise la propriété que possèdent les anticorps d’un malade atteint par cette maladie infectieuse. Il est réalisable dès les premiers jours de la maladie mais, malheureusement, il existe ce que l’on appelle des faux positifs, c’est-à-dire que les test indiquent que le malade présente une mononucléose infectieuse alors que c’est inexact. Il est donc nécessaire de compléter ce test par d’autres tests, comme laréaction de Paul Bunuel Davidson entre autres, pour permettre de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. Cette réaction est une réaction d’agglutination d’anticorps spécifiques qui sont présents dans le sérum des malades atteints de mononucléose infectieuse. L’agglutination se fait cette fois-ci avec des globules rouges de mouton, et la réaction est positive à partir du septième jour de l’infection jusqu’au troisième mois environ.
- Le “monospot” est un kit sensible spécifique, facile à réaliser.
Diagnostic de la mononucléose :
Le diagnostic de la Mononucléose Infectieuse est tout d’abord clinique. La sérologie est utilisée pour confirmer l’infection par l’EBV. Son diagnostic différentiel doit prendre en considération d’autres agents pathogènes, tels que le cytomégalovirus, le Toxoplasma gondii, le virus de la rubéole, le virus des oreillons, le VIH, le virus de l’hépatite A et les virus de la grippe (influenza A et B), qui entraînent des signes cliniques et des symptômes très semblables. Les causes non infectieuses d’une lymphadénopathie (lymphomes et leucémies) doivent également être envisagées, en particulier chez le sujet de plus de 40 ans, présentant des signes de sueur la nuit et une perte de poids.
Que faire, comment la traiter ?
Aucun traitement particulier n’est prescrit pour cette maladie virale qui évolue en général vers la guérison spontanément trois à quatre semaines après l’apparition de symptômes. Rappelons également que les antibiotiques sont inefficaces puisqu’il s’agit d’une maladie virale et non bactérienne.
« Le meilleur des remèdes est de se reposer »,
Le repos physique reste donc le meilleur remède, si la fatigue est très importante, lutte contre la douleur avec des antalgiques (type paracétamol).
Lors de formes compliquées avec hépatite, anémie importante peut être proposée une corticothérapie pendant 10 jours.
Complications
Les principaux organes de l’organisme peuvent être touchés : cerveau(encéphalite, méningite), cœur (myocardite), poumon (pneumonie), rein(néphrite)… Lorsqu’elles sont prises en charge correctement, ces complications sont de bon pronostic et régressent en quelques jours.
En phase aiguë de l’infection, la rupture de rate est également une complication rare mais très classique de cette maladie.
La mononucléose infectieuse est parfois responsable de complications sanguines : anémie (baisse du taux d’hémoglobine) par destruction accélérée des globules rouges (on parle d’anémie hémolytique), purpura thrombopénique(diminution du nombre de plaquettes responsable d’une anomalie de coagulation du sang et de petites taches rouges ou violacées sur le corps), cryoglobulinémie. Ces complications sont en règle de bon pronostic.
Très rarement, le virus d’Epstein-Barr peut être responsable d’un syndrome d’activation des macrophages : certaines cellules (macrophages) détruisent en partie les cellules de la moelle osseuse et sont responsables de la baisse de toutes les lignées de cellules sanguines (globules rouges, blancs et plaquettes).
De manière exceptionnelle, en particulier chez les jeunes filles, la mononucléose peut se compliquer d’un ulcère aigu de la vulve, ou maladie de Lipschutz. Cela se manifeste en général par la survenue brutale d’une ulcération douloureuse et profonde au niveau de la vulve, sans fièvre. Cette ulcération va ensuite cicatriser et disparaître, laissant éventuellement une cicatrice.
La mononucléose infectieuse peut également évoluer de façon chronique (syndrome de fatigue chronique). Outre cette fatigue constamment présente, on peut noter des douleurs (maux de tête, douleurs de gorge, douleurs musculaires ou articulaires), des troubles neurologiques et psychologiques (troubles visuels, troubles de la mémoire, irritabilité excessive, trouble de concentration, dépression), une fièvre prolongée à 37,5 – 38,5 ° C, un amaigrissement modéré, une pharyngite, des ganglions douloureux.
Le virus EBV est également associé à un risque plus élevé d’apparition de certains cancers : cancers du nasopharynx et lymphomes (lymphomes de Burkitt ou à cellules B).
Prévention de la mononucléose
Pour éviter la contamination, certains gestes doivent être adoptés.
- Eviter les contacts directsavec d’autres personnes (baisers) ;
- Se laver les mains régulièrement, en particulier après avoir toussé ou mouché ;
- Eviter les actes médicaux au niveau du visage (ex. : soins dentaires) ;
- Se couvrir la bouche en cas de toux ou d’éternuement ;
- Nettoyer les objetsque la personne malade utilise souvent comme le téléphone ;
- Ranger sa brosse à dents après usage ;
- Aérer son logementau minimum une fois par jour ;
- Retirer son enfant ou adolescent de l’école, du lycée ou de la collectivité dans laquelle il va pendant le temps de la phase aiguë (fièvre et mal de gorge).
- Utiliser toujours un linge de toilettepropre et ranger la brosse à dents séparément des autres,
- Nettoyer les objetsutilisés couramment (téléphone, clavier d’ordinateur, jouets, etc.),
- Aérer l’habitat au minimum une fois par jour.
- Tweet
Table des matières