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Nutrition

Chirurgie De L’obésité : qu’est ce que c’est ?

 

Des études scientifiques ont mis en lumière le risque accru d’abus de substances comme l’alcool, le tabac ou la drogue chez les personnes ayant eu recours à une chirurgie bariatrique.

L’addiction à la nourriture peut être remplacée par d’autres formes de dépendance (cigarette, alcool, drogue…) après une intervention chirurgicale d’amaigrissement

La chirurgie bariatrique a pour objectif de provoquer un amaigrissement par la réduction de la capacité du système digestif et donc de la quantité de nourriture et de calories assimilées par l’organisme. Deux options se présentent : le pontage gastrique ou l’anneau gastrique. Toutes deux s’adressent aux personnes en surpoids important ou obèses et permettent généralement un amaigrissement conséquent.

Les études montrent que bon nombre de candidats à ce type d’opération souffrent d’hyperphagie boulimique et présentent donc un profil de dépendance.

L’hyperphagie boulimique est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par des crises boulimiques fréquentes sans recours à des conduites compensatoires comme l’usage de laxatifs, les vomissements, le jeûne ou la pratique d’une activité physique à outrance. Durant ces crises de boulimie une importante quantité de nourriture est absorbée en très peu de temps. Ces épisodes boulimiques sont associés à un ou plusieurs des signes suivants : manger rapidement jusqu’à éprouver des douleurs au ventre, manger sans avoir faim, manger en cachette et ressentir de la culpabilité, de la déprime ou un dégoût de soi-même en raison de ce comportement alimentaire aberrant.

La personne souffrant d’hyperphagie boulimique a la sensation de perdre complètement le contrôle, tant l’attrait de la nourriture est irrésistible. Même si elle réussit sporadiquement à contrôler ses habitudes alimentaires, elle est incapable de cesser de manger de façon compulsive. Comme l’anorexie, l’hyperphagie boulimique est donc un comportement alimentaire obsessionnel révélateur d’une dépendance à la nourriture : il provoque une grande souffrance psychologique et une surcharge pondérale parfois très importante.

Les candidats se présentant pour une chirurgie bariatrique correspondent souvent à ce profil particulier. Si rien n’est fait pour aborder leur problème avant de passer en salle d’opération, leur dépendance à la nourriture risque de se métamorphoser en d’autres formes de dépendance (nicotine, alcool, drogue…) après l’intervention, lorsque les excès de nourriture seront devenus impossibles. Cette réalité illustre bien la nécessité d’une préparation et d’un suivi psychologiques sérieux des personnes souhaitant recourir à la chirurgie bariatrique pour perdre du poids.

Obtenir un amaigrissement en réduisant la capacité du système digestif et l’absorption quotidienne de calories, voilà l’objectif de la chirurgie bariatrique.

Cette forme de chirurgie qui s’adresse aux personnes souffrant d’obésité majeure dite « morbide » est généralement très efficace : elle permet une réduction importante du poids corporel (jusqu’à 40%) nécessitant d’ailleurs souvent une intervention ultérieure en chirurgie plastique (plastie abdominale notamment, pour éliminer la peau superflue et remodeler l’abdomen). Une récidive de l’obésité est constatée dans moins d’un cas sur dix. En outre, l’amaigrissement s’accompagne d’une réduction de l’hypertension artérielle et du taux de mauvais cholestérol et, dans 75% des cas, d’une guérison du diabète.

Deux types d’intervention sont pratiqués :

  • Le placement d’un anneau gastrique ou gastroplastie (gastric banding): le chirurgien réduit le volume de l’estomac et/ou la vitesse de vidange de l’estomac. L’effet de cette intervention est d’accélérer l’apparition de la sensation de satiété et donc la réduction des quantités d’aliments consommés.
  • Le pontage gastrique (gastric bypass surgery) : dans cette technique mixte, le chirurgien combine la réduction gastrique avec un pontage entre l’estomac et le milieu de l’intestin, réduisant ainsi le parcours des aliments dans le tube digestif et de ce fait, l’absorption des éléments nutritifs. Les études montrent que cette technique mixte est plus efficace que le seul placement d’un anneau gastrique.

La technique classique pratiquée par incision relativement longue dans la paroi abdominale (laparotomie) fait place aujourd’hui à une technique mini-invasive plus avancée (laparoscopie): un système de visualisation miniaturisé et des instruments chirurgicaux très fins sont introduits via une mini incision dans l’ombilic, ainsi que du gaz carbonique qui soulève la paroi abdominale et ainsi « fait de la place » pour les gestes chirurgicaux.

D’après une étude comparative récente réalisée au Centre Médical de l’Université de Stanford et publiée dans Archives of Surgery, la technique laparoscopique (ou mini-invasive) présenterait des avantages indéniables : elle réduirait les risques liés à l’opération (arythmies, hémorragies, infections…) ainsi que la durée de l’hospitalisation et les coûts qui lui sont associés. Les chercheurs ont tiré cette conclusion sur base de l’étude de 156.271 cas de pontage gastrique réalisés sur l’ensemble du territoire américain entre 2005 et 2007, dont 41.094 ont été réalisés selon la procédure classique (laparotomie).   

La gastroplastie est une technique chirurgicale contre l’obésité basée sur le principe du sablier : un « anneau gastrique » enserre l’estomac, créant un passage étroit entre deux poches. La sensation de satiété se manifeste dès les premières bouchées de nourriture.

La partie de l’estomac située avant l’anneau gastrique, très réduite, est rapidement pleine, car elle ne peut contenir qu’un volume d’environ 150 à 200 ml. Les aliments solides doivent être longuement mastiqués et le repas doit se dérouler sans précipitation, dans le calme, avec des pauses fréquentes pour laisser le temps aux aliments de franchir l’anneau gastrique. Généralement, il faut consacrer trente minutes à trois quarts d’heure à chaque repas.  Les repas peuvent aussi être remplacés par deux ou trois petites collations. Certains aliments comme la viande passent plus facilement s’ils sont mixés. Les liquides doivent être consommés de préférence avant le repas ou entre les repas. Les boissons gazeuses et sucrées, même « light », sont déconseillées.

L’anneau gastrique permet de réduire drastiquement le volume de nourriture consommée et donc, en principe, les apports caloriques, obligeant l’organisme de brûler ses réserves de graisses. Évidemment, le patient n’est pas autorisé à manger tout et n’importe quoi ; il devra suivre une série de recommandations diététiques et s’alimenter aussi sainement que possible. La pratique quotidienne d’un sport est vivement conseillée, en particulier la marche, mais les sports de contact et la plongée sous-marine sont contre-indiqués.

L’anneau gastrique est ajustable et s’adapte donc à chaque obésité. Un mois après sa mise en place, lorsque le processus de cicatrisation est achevé, l’anneau gastrique est serré par gonflement, grâce à l’injection de liquide via un petit boîtier sous cutané.

Cette technique chirurgicale est également réversible : l’anneau gastrique peut être desserré, par exemple lors d’une grossesse (parfaitement possible avec un anneau, mais déconseillée pendant la période initiale d’amaigrissement).

Le placement de l’anneau gastrique ne nécessite que de toutes petites incisions grâce aux techniques très peu invasives de la chirurgie moderne (cœlioscopie), ce qui réduit considérablement les risques et complications associés à ce type d’intervention (infections, perte importante de sang…) ainsi que la durée d’hospitalisation et de convalescence. Les avantages « esthétiques » sont également non négligeables.

Dans beaucoup de pays, la sécurité sociale prend en charge la gastroplastie, surtout dans les cas d’obésité importante ou quand il existe une comorbidité, c’est-à-dire une maladie potentiellement grave résultant de l’obésité (diabète, maladie cardiovasculaire…).

Avant de se lancer dans ce type de chirurgie, il est essentiel de se donner un délai de réflexion. En outre, il faut bien comprendre toutes ses implications et surtout, les contraintes alimentaires qui en découlent. L’obésité est souvent le symptôme d’une perturbation psychoaffective : la nourriture constitue un refuge, une consolation ou une compensation. La pose d’un anneau gastrique ne va pas résoudre miraculeusement toutes les difficultés de la vie. Les mangeurs compulsifs et les boulimiques ne peuvent raisonnablement envisager la pose d’un anneau gastrique sans avoir préalablement suivi une psychothérapie qui leur permette de corriger leur comportement alimentaire. Les personnalités fortes qui n’acceptent pas la contrainte du suivi médical s’exposent à un échec également. Les grignoteurs parviennent en général à changer leurs habitudes une fois l’anneau gastrique posé. Toutefois, celui-ci ne les empêchera pas de continuer à grignoter à longueur de journée s’ils ne peuvent y résister… La technique alternative du bypass gastrique convient mieux à certaines personnes.

 

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