Les spécialistes en nutrition recommandent parfois de se passer de dîner deux à trois fois par semaine et de ne plus rien avaler après 16.00 ces jours-là sauf de l’eau et de la tisane. Que faut-il en penser ?
Selon les préceptes de la médecine traditionnelle chinoise, pour rester en bonne santé nous devrions nous lever avec le soleil, faire un peu d’exercice à jeun, prendre un petit déjeuner léger et privilégier le déjeuner. Quant au dîner, très léger, mieux vaut le prendre avant le coucher du soleil ou s’en passer complètement : « Laisse le dîner à ton ennemi », disaient les sages… Aujourd’hui, certains nutritionnistes leur emboîtent le pas et recommandent de ne plus rien manger après 16.00 deux ou trois jours par semaine pour purifier l’organisme et se faire du bien. Pourquoi ?
Lorsque nous ne consommons plus aucune calorie après 16.00, nous entrons, entre minuit et une heure du matin, dans la phase active de l’hormone de croissance (somatropine, somatotropine ou somathormone*) avec un taux réduit de sucre dans le sang. Or une glycémie faible est le stimulus le plus efficace pour produire davantage de cette hormone.
La somatropine est nécessaire à la croissance normale et à la synthèse des protéines (qui constituent nos muscles) et provoque aussi la mobilisation des réserves de graisse. C’est bien connu : des hormones de croissance synthétiques sont utilisées dans le dopage et pour leur action anti-âge et anti-kilos. Un déficit naturel d’hormone de croissance entraîne une diminution de la masse corporelle maigre et une augmentation de la masse grasse.
En évitant de manger après 16.00, nous favorisons donc le déstockage des graisses pendant notre sommeil. Encore faut-il les éliminer, évidemment! C’est pourquoi il est bon de faire un peu d’exercice à jeun le matin avant le petit déjeuner. L’effet minceur est inégalable.
Par ailleurs, la suppression du dîner fait augmenter le taux de mélatonine, une hormone qui veille sur notre sommeil et notre jeunesse. La mélatonine est l’hormone centrale de régulation des rythmes biologiques et de pratiquement toutes les autres sécrétions hormonales. C’est un puissant antioxydant. Last but not least, cette hormone essentielle contribue aussi à certains processus de détoxification de l’organisme.
* La sécrétion de l’hormone de croissance connaît des pics pendant les phases de sommeil profond. En journée, l’effort physique ou le jeûne notamment peuvent aussi stimuler sa sécrétion.
Impuissance devant la nourriture, appétit incontrôlable, grignotage compulsif, fringales injustifiées, festins consommés en secret. Ou bien : jeûnes imposés, obsession des calories, vomissements provoqués…
La boulimie et l’anorexie constituent deux formes opposées de dépendance à la nourriture. Les personnes qui en souffrent ont parfois des profils très différents : elles peuvent avoir énormément de poids à perdre, au point de mettre leur vie en danger, être maigres, voire squelettiques ou avoir un poids qui correspond aux normes.
Certaines sont obsédées par le poids, la taille et la forme de leur corps et les régimes amaigrissants ; d’autres consomment diurétiques, laxatifs, pilules et autres injections de façon inadéquate ou excessive. Les comportements pathologiques incluent aussi l’excès d’exercice physique, se faire vomir après avoir mangé, mâcher de la nourriture pour la recracher ensuite…
Chez les personnes dépendantes à la nourriture, appelées parfois aussi les « outremangeurs », la nourriture est une obsession : elles y pensent tout le temps. Manger est une récompense, un réconfort, un rituel ou une punition. Même si elles réussissent sporadiquement à contrôler leurs habitudes alimentaires, elles sont incapables de cesser de manger de façon compulsive.
Voici les indices qui permettent d’évaluer si vous souffrez d’un problème de dépendance à la nourriture :
- Vous mangez quand vous n’avez pas faim
- Vous accordez trop de temps et de pensée à la nourriture
- Vous avez des fringales sans raison apparente
- Vous éprouvez un sentiment de culpabilité, des remords après avoir trop mangé
- Vous mangez de façon raisonnable devant les autres, vous rattrapant plus tard quand vous êtes seul
- Vous espérez avec plaisir et anticipation les moments où vous pourrez manger seul
- Vous préméditez d’avance l’assouvissement de vos fringales secrètes
- Votre poids affecte votre façon de vivre votre vie
- Vous mangez pour fuir les difficultés et les ennuis
- Vous avez suivi un régime pendant une semaine ou plus, avec pour résultat la déception de ne pas avoir atteint votre but
- Vous éprouvez du ressentiment face aux personnes qui mettent en cause votre volonté d’arrêter de trop manger
- Malgré l’évidence du contraire, vous affirmez que vous pouvez suivre un régime quand bon vous semble, par vous-même
- Vous avez un grand désir de manger à des moments définis du jour et de la nuit en dehors des heures de repas
- Un médecin vous a déjà traité pour un problème de poids
- Votre obsession pour la nourriture vous rend ou rend les autres malheureux
D’après les Outremangeurs Anonymes, les personnes qui se reconnaissent dans trois ou plus des affirmations reprises ci-dessus ont probablement un problème de compulsion face à la nourriture ou sont susceptibles de développer ce type d’addiction.
Source : les Outremangeurs Anonymes